Certains vont trouver ça normal et dire que chaque chose se paye, quel que soit l'état de la bourse de la personne. Ce n'est pas faux, pourquoi les gens "normaux" seraient obligés de payer leur pain, et pas les autres; du pain on peut s'en passer.
Oui mais voilà, il y a un mot : "solidarité", il y a de la misère, même dans nos pays fortement industrialisés et riches. Bien sûr, la misère des autres, ce n'est pas de notre faute; il est bien possible également que ce ne soit pas de la faute du miséreux lui-même.
On peut toujours aussi fermer les yeux, détourner la tête. Mais parfois on peut également donner un bout de pain, surtout qu'on ne sait pas toujours s'il n'y a pas des enfants derrière.
Si ça se trouve ce boulanger va à la messe, inculque des grands principes à ses enfants, a du respect en passant devant le drapeau de sa mairie, mais il n'a pas lu la devise au fronton de cette mairie : liberté, égalité, fraternité et, à l'église, lorsqu'il chante ses cantiques ou récite ses prières, il ne doit pas bien comprendre ce qu'il dit.
Nous sommes les premiers à aider quelqu'un, un vieux ou un aveugle à traverser la route; pour ce boulanger, donner un pain à un RMIste, c'est l'aider à traverser une route. Je ne pense pas qu'il l'ait compris.
Lorsque j'ai trouvé ça sur le net, j'ai longuement hésité à le mettre ici. Et puis je me suis rappelé ce que me racontait ma grand-mère lorsqu'elle a traversé le pays pour fuir les soldats allemands, ça s'appelait l'exode, et sur la route, il faisait chaud, les enfants avaient soif et lorsqu'ils s'arrêtaient près d'une ferme pour demander à boire, les paysans leur faisaient payer une fortune pour un verre d'eau. C'était peut-être des braves gens ces paysans; ils voyaient simplement un moyen de gagner un peu d'argent; et ils se disaient peut-être comme ce boulanger, nous on la paye l'eau, pourquoi les autres ne la paieraient pas. En fin de compte, c'est pour ma grand-mère que j'ai mis cette image. Du temps a passé, les guerres sont terminées chez nous, on va les faire chez les autres maintenant, mais il y a et il y aura toujours des gens comme ces paysans.