Eh oui, grande question que se posent ceux qui sont curieux des petits faits de la vie et qui ne seront tranquilles que lorsqu'ils trouveront une réponse à ces énigmes qui peuvent parfois paraître futiles, mais qui sont un casse-tête pour ceux qui refusent de se satisfaire d'un point d'interrogation au bout d'une phrase.
Asperges & urines, donc.
L'asperge (
Asparagus officinalis) est une plante vivace de la famille des liliacées dont les pousses, ou
turions, sont appréciés au moins depuis l'Antiquité grecques. Son nom remonte probablement, via le latin et le grec, au mot perse qui désigne une pousse,
asparag.
Les Grecs se contentaient de manger des asperges sauvages, mais les Romains se prirent d'une telle passion pour ce légume qu'ils mirent au point des techniques pour le cultiver.
On ne sait trop quand fut établi pour la première fois le lien entre la consommation d'asperge et l'odeur de chou qui se dégage des urines. John Arbuthnot, médecin de la reine Anne et ami de Swift, a noté le phénomène en 1731; mais au XIXème siècle il se trouve encore des auteurs pour prétendre, comme un certain Stanislas Martin, que l'odeur asparagineuse des urines trahirait une liaison adultère.
La cause de cette odeur divise la communauté scientifique. Elle n'affecte pas les urines de tout le monde : seules 40 à 70 % des personnes testées après avoir mangé des asperges auraient des urines parfumées.
Pour compliquer encore la question, tout le monde n'est pas capable de détecter l'odeur des urines asparagineuses.
Il existe donc quatre groupes, selon qu'on produit ou non cette odeur, et selon qu'on peut la déceler ou pas. L'origine chimique de l'émanation méphitique est elle-même incertaine : diverses substances sont montrées du doigt, entre autre le diméthil sulfone ou sulfure de diméthyle, le méthanethiol ou méthylmercaptan, etc. Les recherches se poursuivent donc sur cette question vitale.
Source : l'excellent ouvrage :
Les Miscellanées culinaires de Mr. Schott