ON CAUSE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

ON CAUSE

Histoire de bavarder par écrit
 
AccueilPortailConnexionDernières imagesS'enregistrerRechercher
Le Deal du moment : -26%
369€ PC Portable HP 15-fd0064nf – ...
Voir le deal
369.99 €

 

 American rigolos

Aller en bas 
AuteurMessage
Claudius
On ne peut plus m'arrêter
On ne peut plus m'arrêter
Claudius


Nombre de messages : 1143
Age : 74
Date d'inscription : 26/08/2006

American rigolos Empty
MessageSujet: American rigolos   American rigolos Icon_minitimeJeu 28 Sep 2006 - 20:32

Bill Bryson est un écrivain américain qui a passé vingt années en Angleterre. Puis il a décidé de "rentrer au pays".
Cette décision a provoqué une série d'étonnements, de découvertes, de redécouvertes que Bill Bryson a traduit en chroniques hebdomadaires pour le supplement du Mail on Sunday's Night and Day, un magazine britannique.
Soixante-quinze de ces chroniques ont fait l'objet d'un livre dont le titre original est Notes from a big country.
Ce bouquin, édité à Londres en 1998 a été traduit par Christiane et David Ellis et édité en poche dans la Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs en 2001 (2003 pour le "poche").

Pour vous donner envie de le lire (9 € en librairie ou gratos à votre bibliothèque préférée), je vais essayer de vous faire partager certaines chroniques.

Bonne lecture.
Revenir en haut Aller en bas
https://oncause.1fr1.net
Claudius
On ne peut plus m'arrêter
On ne peut plus m'arrêter
Claudius


Nombre de messages : 1143
Age : 74
Date d'inscription : 26/08/2006

American rigolos Empty
MessageSujet: Re: American rigolos   American rigolos Icon_minitimeJeu 28 Sep 2006 - 20:36

Un jour, pour plaisanter, j’ai écrit dans un de mes livres qu’il y a trois choses qu’on ne peut pas faire dans la vie : gagner contre l’administration des téléphones, accrocher le regard d’un garçon de café qui a décidé de vous ignorer et rentrer au pays. Cela fait maintenant dix-sept mois que je m’évertue, avec conscience et je dirais même avec courage, à revoir le point numéro trois.

Il y a un an, en mai dernier, après avoir passé deux décennies en Angleterre, je suis retourné vivre aux Etats-Unis avec femme et enfants. Rentrer dans son pays après une aussi longue absence est une expérience étonnamment traumatisante. Un peu comme émerger d’un long coma. Vous ne tardez pas à découvrir que le temps a apporter une série de changement qui vous laissent un vague sentiment d’être un rien débile ou complètement déphasé. Vous tendez une poignée de monnaie dont la valeur se révèle ridiculement inadaptée aux menus achats que vous venez de faire. Vous restez perplexe devant les distributeurs automatiques ou les téléphones publics. Et une main énergique vous rattrapant par le coude se charge de vous apprendre, à votre grand dam, que l’époque des stations-service offrant des cartes routières gratuites est révolue.

Dans mon cas personnel, le problème s’est trouvé aggravé par le fait qu’ayant quitté mon pays dans ma prime jeunesse j’y retournais maintenant en plein age mûr. Toutes ces choses que l’on accomplit à l’âge adulte – emprunter à la banque pour acheter une maison, faire des enfants, prévoir un plan de retraite, revoir l’installation électrique – je ne les avais faites qu’en Angleterre. Les problèmes de chaudière ou l’installation de moustiquaires aux fenêtres étaient restés pour moi, dans leur contexte américain, le domaine réservé de mon père.
Ainsi donc, me retrouver du jour au lendemain personnellement responsable d’une vieille maison de la Nouvelle-Angleterre, avec toute une tuyauterie mystérieuse, des thermostats indéchiffrables, un broyeur d’ordures capricieux et une porte de garage dont l’automatisme met votre existence en péril, a été pour moi une expérience déstabilisante mais assez excitante.

Rentrer chez soi après de si longues années passées à l’étranger, c’est un peu ça : un mélange bizarre de familier sécurisant et d’inconnu déconcertant. On se retrouve dans la situation curieuse de se sentir à la fois complètement dans son élément et complètement en dehors du coup. Je peux énumérer toutes sortes de détails qui m’identifient à coup sûr comme américain : lequel de nos cinquante états pratique le monocamérisme, que signifie un squeeze play au base-ball, qui jouait le rôle du Capitaine Kangourou à la télé. Je connais même les deux tiers des paroles de notre hymne national, bien davantage que certaines personnes qui l’on chanté en public. Mais envoyez-moi à la quincaillerie et je suis perdu. Pendant des mois, j’ai eu là-bas des conversations qui donnaient à peu près ceci :
- Bonjour ! J’aimerais un tube de ce machin avec lequel on bouche les trous dans le mur. Je crois qu’on appelle cela du Polyfilla.
- Ah ! Vous voulez sans doute dire du Spackle ?
- C’est bien possible. Et j’ai également besoin de ces petits bidules en plastique que l’on enfonce dans le mur pour visser des étagères. Des chevilles, je crois.
- Chez nous on appelle cela des anchors.
- Je vous promet d’essayer de m’en souvenir.

Franchement, je ne me serais pas senti plus visiblement étranger si j’avais fait mes courses en kilt ! Tout cela était un véritable choc. Bien que très heureux en Angleterre, je n’avais jamais cessé de considérer l’Amérique comme mon « chez moi », au sens le plus fondamental de l’expression. C’était ma patrie, un pays que je connaissais vraiment, ma référence ultime.

Curieusement, rien ne vous donne davantage le sentiment d’être citoyen de votre propre pays que de vivre quelque part où les autres ne le sont pas. Pendant vingt ans, être américain avait été ma principale caractéristique. C’était la manière dont les autres m’identifiaient. Ma différence. Ce qui m’avait même valu un jour d’obtenir un job, lorsque, emporté par l’audace de la jeunesse, j’avais affirmé à un des rédacteurs du Times que je serais la seule personne de l’équipe capable d’écrire Cincinnati sans faute (ce qui était vrai).

Il y a heureusement des aspects positifs dans tout ça. A mon retour, les nombreux bons côtés de l’Amérique s’étaient enrichis pour moi d’une fascinante nouveauté. Aussi, comme tout étranger, ai-je été ébloui par la facilité et le confort de la vie quotidienne, l’abondance étourdissante d’absolument tout, l’espace pratiquement sans fin offert par les sous-sols des maisons américaines, le plaisir d’être servi par des serveuses ayant l’air d’aimer leur métier, et cette notion assez étonnante que les glaçons ne sont pas des objets de luxe. Et puis j’ai eu la joie constante et inattendue de retrouver toutes ces choses avec lesquelles j’avais grandi et que j’avais en partie oubliées : le base-ball à la radio, le claquement profondément satisfaisant d’une porte-moustiquaire en été, les averses d’orage qui vous forcent à trouver un abri à toutes jambes, les chutes de neige vraiment sérieuses, Thanksgiving et la fête nationale du 4 juillet, les insectes phosphorescents, l’air conditionné les jours de canicule, les desserts à la gelée avec des morceaux de fruit (qu’on ne mange jamais mais qui sont si jolis à voir trembloter dans son assiette), le plaisir comique de se balader en centre-ville en short. Tout cela compte beaucoup, curieusement.

Donc, finalement, j’avais eu tort. On peut réellement rentrer au pays. A condition, naturellement, de prévoir suffisamment d’argent pour les cartes routières et de ne pas oublier de demander du Spackle.
Revenir en haut Aller en bas
https://oncause.1fr1.net
Claudius
On ne peut plus m'arrêter
On ne peut plus m'arrêter
Claudius


Nombre de messages : 1143
Age : 74
Date d'inscription : 26/08/2006

American rigolos Empty
MessageSujet: Re: American rigolos   American rigolos Icon_minitimeDim 1 Oct 2006 - 10:41

Voici une statistique trouvée dans l’Abstract of the United States qui pourra vous intéresser : chaque année 400 000 américains sont victimes de blessures provoquées par des lits, matelas ou oreillers.

Réfléchissez-y un instant : cela représente plus que la population de l’agglomération de Coventry, presque 2 000 accidents de lits, matelas et oreillers par jour. Le temps de lire cette chronique et quatre Américains auront en quelque sorte été agressé par leur literie. Mon propos, en reprenant cette information, n’est pas de suggérer que les Américains sont plus idiots que le reste du monde quand il s’agit de se coucher – même si, visiblement, des milliers d’entre eux devraient suivre des cours de perfectionnement -, mais plutôt qu’il n’existe aucune statistique concernant cette nation si vaste et si peuplée qui ne prête à réflexion.

Le fait m’a été confirmé l’autre jour, alors que je me trouvais dans notre bibliothèque locale en train de feuilleter l’Abstract susmentionné, cherchant tout autre chose. Je suis tombé par hasard sur le tableau n°206, « Blessures impliquant des produits de consommation ». J’ai rarement eu l’occasion de passer une demi-heure aussi divertissante.

Prenons cette information fascinante : chaque année, environ 50 000 Américains sont blessés par des crayons, stylos et autres accessoires de bureau. Comment s’y prennent-ils ? J’ai passé des heures et des heures assis à un bureau – où presque toute blessure me serait apparue comme une distraction bénie – sans jamais me retrouver menacé par le moindre dommage corporel. Alors je vous pose la question : comment ces gens s’y prennent-ils ? Il s’agit, rappelons-le, de blessures suffisamment graves pour justifier une visite aux urgences. S’enfoncer une agrafe dans le bout du doigt – ce qui m’est arrivé maintes fois et pas toujours volontairement – ne compte pas. J’ai beau parcourir des yeux l’ensemble de mon bureau en ce moment, franchement, à moins de m’enfoncer la tête dans l’imprimante laser ou de me poignarder avec le coupe-papier, je ne vois rien qui représente une menace potentielle dans un rayon de trois mètres.

Mais c’est bien là le problème des blessures ménagères, si l’on en croit le tableau 206. Elles proviennent souvent de l’objet le plus inattendu. Prenez par exemple cette autre information. De nos jours, plus de 400 000 personnes par an aux Etats-Unis sont victimes de chaises, divans ou canapés.
Que faut-il en conclure ?
Cela nous en apprend-il plus sur le design du mobilier moderne ou sur l’inaptitude fondamentale des Américains à s’asseoir ? En tout cas, le problème s’aggrave. Le nombre de blessures par siège et literie tend à augmenter. De quoi inquiéter sérieusement ceux d’entre nous qui se montrent trop audacieux en matière de décoration intérieure.
Comme on peut s’y attendre, la rubrique « Escaliers, rampes et paliers » constitue la catégorie la plus riche, avec deux millions de victimes innocentes chaque année.
Mais il est surprenant de voir classés comme dangereux des objets bénéficiant pourtant d’une réputation sans reproche. On trouve plus de gens blessés par des équipements d’enregistrement du son (46 022) que par les skate-board (43 655) ou même les rasoirs ou lames de rasoir (43 365). On ne compte pas plus de 16 670 coupeurs de bois trop exubérants, victimes de leur hache ou hachette. Même les scies et autres tronçonneuses n’arrivent pas à dépasser le chiffre relativement modeste de 38 692 blessés.

Les victimes de billets de banque et pièces de monnaie (30 274) se situent presque à égalité avec celles des ciseaux (34 062). Je parviens à la rigueur à concevoir qu’on arrive accidentellement à avaler une pièce de monnaie – « Eh, les gars, vous voulez voir mon nouveau tour ? » -, mais j’ai vraiment de la peine à imaginer par quel concours de circonstances le maniement d’une liasse de billets pourra justifier un voyage aux urgences. Il y a vraiment des gens qui gagneraient à être connus !

J’aurais également plaisir à discuter avec quelques unes des 263 000 personnes blessées par plafond, mur ou cloison intérieure. Je suis sûr qu’une victime de plafond doit avoir une bonne histoire à raconter. De même, j’écouterais avec intérêt l’une de ces 31 000 personnes victimes « d’articles de toilettes ».

Mais en fait, les gens que je voudrais vraiment rencontrer, ce sont les pauvres malheureux (142 000) conduits aux urgences pour « accidents provoqués par leurs propres vêtements ». De quoi diable peuvent-ils bien souffrir ? De fractures multiples du pyjama ? D’un hématome du survêtement ? L’imagination me manque …

Un de mes amis, chirurgien orthopédiste, m’a confié l’autre jour qu’on courait le risque,dans son métier, de devenir trouillard à force de rafistoler des gens esquintés de la manière la plus étrange et la moins prévisible. Le jour même, il venait de soigner un gars qui avait reçu un élan à travers le pare-brise, au plus grand étonnement des deux parties. Tout d’un coup, grâce au tableau 206, j’ai mieux compris ce qu’il voulait dire.

Curieusement, j’avais consulté au départ le Statistical Abstract pour y chercher des statistiques sur le nombre de crimes commis dans le New Hampshire, l’Etat où je vis maintenant. J’avais entendu dire que c’était l’un des endroits les plus sûrs de toute l’Amérique et la lecture de l’Abstract me l’a effectivement confirmé. On n’y compte que quatre assassinats au cours de la dernière année de référence – contre 23 000 dans l’ensemble du pays – et très peu de délits graves.

Donc, tout cela signifie que statistiquement je cours davantage de risques dans le New Hampshire, d’être blessé par mon plafond ou mon caleçon – pour ne citer que deux exemples d’armes potentiellement fatales – que par un malfaiteur. Mais franchement, je ne trouve pas ça rassurant du tout.
Revenir en haut Aller en bas
https://oncause.1fr1.net
Claudius
On ne peut plus m'arrêter
On ne peut plus m'arrêter
Claudius


Nombre de messages : 1143
Age : 74
Date d'inscription : 26/08/2006

American rigolos Empty
MessageSujet: Re: American rigolos   American rigolos Icon_minitimeDim 8 Oct 2006 - 11:46

Une des grandes joies que vous offre la vie dans une petite ville vieillotte de Nouvelle-Angleterre, c’est qu'il y a en général une petite poste à l’ancienne. La nôtre, particulièrement agréable, est une construction de brique dans le style administratif fédéral, plaisante et imposante mais sans ostentation, et qui ressemble à l’idée de ce qu’on se fait d’une poste. Il y règne même une odeur agréable, un mélange de colle et de vieux chauffage central.

Le personnel au comptoir est toujours d’une efficacité joviale, heureux de vous proposer un morceau de ruban adhésif si les rabats de vos enveloppes n’ont pas l'air de bien coller. Et, comme dans toutes les postes américaines, on s’occupe ici uniquement de courrier. On ne s’embarrasse pas avec des histoires de pensions, de vignettes automobile, d’allocations familiales, de redevance télé, de passeports, de billets de loterie ou ces centaines d’autres choses qui font de la fréquentation des bureaux de poste britanniques l’excursion du jour, une sortie populaire fournissant aux gens un peu bavards l’occasion de se divertir en fouillant dans leur porte-monnaie pour faire l’appoint. Dans une poste américaine on ne fait jamais la queue, on y entre et on y sort quelques minutes plus tard.

Mieux encore, une fois par an, chaque bureau de poste américain organise la « journée de remerciement à nos clients ». La nôtre s’est tenue hier. Je ne connaissais pas cette coutume merveilleuse mais elle m’a aussitôt emballé. Les employés avaient déployé des banderoles, installé une grande table avec une nappe à carreaux et disposé une généreuse sélection de beignets, de pâtisseries et de café chaud, tout cela gratuitement.

Quel sentiment réconfortant et inattendu que de voir cette bureaucratie anonyme nous remercier, moi et les concitoyens de cette ville, d’être ses clients ! J’ai été vraiment impressionné et très reconnaissant. Je dois avouer qu’il est bon qu’on nous rappelle de temps en temps que les employés de la poste ne sont pas des automates sans cervelle passant leurs journées à égarer vos lettres et à envoyer vos chèques à un gars nommé Bill Bubba dans le Vermont, mais bien au contraire des employés dévoués et hautement qualifiés passant leurs journées à égarer vos lettres et à envoyer vos chèques de droits d’auteur à un gars nommé Bill Bubba dans le Vermont.

Quoi qu’il en soit, cette attention m’a totalement conquis. Remarquez, cela ne me gênerait que vous alliez vous imaginer qu’on puisse acheter ma fidélité à un réseau de livraison postale avec un beignet fourré au chocolat et un gobelet jetable de café chaud, mais en fait … c’est vrai. Malgré la grande admiration que j’ai pour la poste de Sa Gracieuse Majesté, je dois admettre que jamais elle ne m’a offert le moindre petit goûter. Je dois donc reconnaître qu’en rentrant chez moi tout en essuyant les miettes de mon menton, j’étais, à l’égard de la vie américaine en général et de ses services postaux en particulier, dans des dispositions d’esprit éminemment positives.

Mais, comme toujours avec les services gouvernementaux, ce sentiment n’allait pas durer. En arrivant à la maison, j’ai découvert le courrier du jour qui m’attendait sur le paillasson. Et là, parmi le fouillis habituel d’incitations pressantes à acquérir une nouvelle carte de crédit, à sauver la forêt amazonienne, à devenir un membre à vie de la Ligue nationale des incontinents, à ajouter mon nom, moyennant finance, au who’s who des Bill de la Nouvelle-Angleterre, à examiner sans engagement le premier tome des Grandes Explosions, à soutenir la campagne nationale des fabricants de fusils « Armons les enfants des maternelles », bref parmi une masse d’autres propositions, offres spéciales et sollicitations pour œuvres charitables accompagnées de petites étiquettes ridicules portant mon nom et mon adresse déjà imprimés, enfin parmi tous ces détritus déversés quotidiennement dans chaque foyer américain, j’ai trouvé une enveloppe piteuse et écornée, une lettre que j’avais expédiée il y a quarante et un jours à un ami en Californie, à son lieu de travail. Elle m’était renvoyée avec la mention « adresse incomplète. Faites attention et tentez encore votre chance », ou quelque chose de ce genre.

Le problème avec ma lettre, c’est que je l’avais adressée à cet ami « aux bons soins des Editions Black Oak, Berkeley, Californie », sans indiquer le nom de la rue ni le numéro. Je reconnais que l’adresse était un peu succincte, mais les éditions Black Oak sont une vraie institution à Berkeley. Quiconque connaît la ville – et j’avais naïvement présumé que ce serait le cas des services postaux – se doit de connaître les éditions Black Oak. Mais non, absolument pas. Entre parenthèses, je me demande bien ce que ma lettre a pu faire pendant six semaines en Californie. En tout cas, elle est revenue assez bronzée et joliment new age.

Enfin, pour abréger mes pleurnicheries et terminer sur une note positive, je dois dire que peu avant mon départ d’Angleterre, la poste de Sa Majesté m’avait livré en quarante-huit heures une lettre postée à Londres et adressée à « Bill Bryson, écrivain, vallées du Yorkshire », ce qui impliquait un sacré travail de limier, et un expéditeur un peu à côté de la plaque.

Alors voilà où j’en suis : partagé entre mon admiration pour un service postal qui ne me donne jamais à manger mais qui est capable de relever un défi et ma reconnaissance envers une poste qui me fournit gratis du ruban adhésif, qui me sert rapidement mais ne lève pas le petit doigt si j’oublie le nom d’une rue. La leçon à tirer de tout cela, naturellement, c’est qu’en passant d’un pays à un autre on y trouvera du pire et parfois du meilleur. Il faut se résigner puisque de toute façon on n’y peut rien. Cette réflexion n’est sans doute pas d’une grande profondeur mais j’y ai tout de même gagné un beignet gratuit. Donc, l’un dans l’autre, je peux m’estimer heureux.

Maintenant vous m’excuserez mais il faut que je file dans le Vermont récupérer mon courrier chez un certain Bill Bubba.
Revenir en haut Aller en bas
https://oncause.1fr1.net
Contenu sponsorisé





American rigolos Empty
MessageSujet: Re: American rigolos   American rigolos Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
American rigolos
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ON CAUSE :: On conseille :: C'est écrit-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser