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 Comme le fleuve qui coule

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Claudius
On ne peut plus m'arrêter
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Claudius


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MessageSujet: Comme le fleuve qui coule   Comme le fleuve qui coule Icon_minitimeSam 21 Oct 2006 - 17:05

Un matin, le guerrier mongol Gengis Khan et sa cour partirent à la chasse. Tandis que ses compagnons emportaient arcs et flèches, Gengis Kahn portait sur le bras son faucon favori, qui était meilleur et plus précis que n'importe quelle flèche, parce qu'il pouvait s'élever dans les cieux et voir tout ce que l'humain ne voit pas.

Cependant, malgré tout leur enthousiasme, ils ne trouvèrent rien. Déçu, Gengis Khan regagna son campement, mais pour ne pas se décharger de sa frustration sur ses compagnons, il se sépara du cortège et décida de cheminer seul.

Ils étaient restés dans la forêt plus longtemps que prévu, et Khan mourait de fatigue et de soif. A cause de la chaleur de l'été, les ruisseaux étaient à sec, il ne trouvait rien à boire, et puis, miracle, il vit devant lui un filet d'eau qui descendait d'un rocher.

Immédiatement, il détacha le faucon de son bras, prit la petite coupe en argent qu'il portait toujours avec lui, mit un long moment à la remplir, et, alors qu'il était sur le point de la porter à ses lèvres, le faucon prit son vol et lui arracha la coupe des mains, la jetant au loin.

Gengis Khan était furieux, mais c'était son animal favori, peut-être avait-il soif aussi. Il saisit la coupe, nettoya la poussière et la remplit à nouveau. Le verre à demi plein, le faucon attaqua de nouveau, renversant le liquide.

Gengis Khan adorait son animal, mais il savait qu'il ne pouvait tolérer en aucune circonstance qu'on lui manquât de respect; quelqu'un pouvait assister de loin à la scène, et plus tard raconter à ses guerriers que le grand conquérant était incapable de dompter ne serait-ce qu'un oiseau.

Cette fois, il tira son épée de sa ceinture, s'empara de la coupe, recommença à la remplir - gardant un oeil sur la source et l'autre sur le faucon. Dès qu'il vit qu'il y avait assez d'eau, il se prépara à boire, alors le faucon prit de nouveau son vol et se dirigea vers lui. Khan, d'un coup précis, lui transperça le coeur.

Mais le filet deau avait séché. Décidé à boire d'une manière ou d'une autre, il grimpa sur le rocher pour trouver la source. A sa surprise, il y avait vraiment une nappe d'eau, et, au milieu, mort, l'un des serpents les plus vénimeux de la région. S'il avait bu l'eau, il aurait quitté le monde des vivants.

Khan revint au campement avec le faucon mort dans les bras. Il fit fabriquer une reproduction en or de l'oiseau, et il grava sur une aile :
"Même quand un ami fait quelque chose qui ne te plait pas, il reste ton ami."
Sur l'autre aile il fit écrire :
"Toute action motivée par la fureur est une action vouée à l'échec."


Cette légende est rapportée par Paulo Coelho, écrivain brésilien, né en 1947 à Rio de Janeiro. Elle figure dans Comme le fleuve qui coule qui est le dixième ouvrage de cet auteur publié en France.

Comme je sais que vous adorez lire, je vous copierai, si j'en ai le courage un ou deux autres extraits de son bouquin.
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MessageSujet: Re: Comme le fleuve qui coule   Comme le fleuve qui coule Icon_minitimeDim 22 Oct 2006 - 17:08

Une conférence à Melbourne
.

Ce sera ma plus importante participation au Festival des écrivains. Il est dix heures du matin, le public a pris sa place.? Je suis interviewé par un écrivain local, John Felton.

Je marche sur l'estrade avec l'appréhension habituelle. Felton me présente et commence à poser des questions.Avant que je puisse terminer un raisonnement, il m 'interrompt et pose une nouvelle question. Quand je réponds, il fait un commentaire du genre : "Cette réponse n'était pas très claire." Au bout de cinq minutes, on note un malaise dans le public - tout le monde comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
Je me rappelle Confucius et je fais la seule chose possible :
"Vous n'aimez pas ce que j'écris ? je demande.
- Ce n'est pas le problème, répond-il. C'est moi qui vous interroge, non l'inverse.
- Si c'est le problème. Vous ne me laissez pas conclure une idée. Confucius a dit : "A chaque fois que c'est possible, sois clair." Nous allons suivre ce conseil et mettre les choses au clair : aimez-vous ce qur j'écris ?
- Non, je n'ai lu que deux livres et j'ai détesté.
- Ok, alors nous povons continuer."

Les camps sont maintenant définis. Le public se détend, l'atmosphère se charge d'électricité, l'interview devient un vrai débat, et tous - y compris Felton - sont satisfaits du résultat.
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MessageSujet: Re: Comme le fleuve qui coule   Comme le fleuve qui coule Icon_minitimeDim 22 Oct 2006 - 17:23

Le pain qui est tombé du mauvais côté.


Nous avons tendance à croire à la fameuse "loi de Murphy"
(note de Claudius :j'en ferai un fil pour ceux qui ne connaissent pas) : tout ce que nous faisons tend à aller toujours dans le mauvais sens. Jean-Claude Carrière raconte à ce sujet une histoire intéressante.

Un homme prenait tranquilement son petit déjeuner. Soudain, le pain qu'il venait de beurrer tomba à terre.
Quelle ne fut pas sa surprise quand, baissant les yeux, il vit que la partie qu'il avait beurrée était tournée vers le dessus !
L'homme pensa qu'il avait assisté à un miracle. Tout excité, il alla raconter à ses amis ce qui s'était passé; tous furent surpris, car quand le pain tombe sur le sol, la partie beurrée est toujours en dessous, salissant tout.
" Tu es peut-être un saint, dit l'un. Et tu reçois un signe de Dieu."
L'histoire fit bientôt le tour du petit village, et tout le monde se mit à discuter avec entrain de l'évènement : comment, contrairement à tout ce qui se disait, le pain de cet homme était-il tombé à terre de cette manière ? Comme personne ne trouvaiot de réponse adéquate, ils allèrent voir un Maître qui résidait dans les environs et ils lui racontèrent l'histoire.

La Maître demanda une nuit pour prier, réfléchir, chercher l'inspiration divine. Le lendemain, tous retournèrent le voir, anxieux de sa réponse.
" La solution est très simple, dit le maître. En réalité, le pain est tombé sur le sol exactement comme il devait tomber; c'est le beurre qui avait été étalé du mauvais côté."
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MessageSujet: Re: Comme le fleuve qui coule   Comme le fleuve qui coule Icon_minitimeVen 27 Oct 2006 - 18:20

Un jour,au cours de l'hiver de 1981, je me promenais avec ma femme dans les rues de Prague, quand nous avons vu un garçon qui dessinait les immeubles qui l'entouraient.

Bien que j'aie véritablement horreur d'emporter des choses quand je voyage (et il y avait encore un plus long voyage devant nous), l'un des dessins m'a plu et j'ai décidé de l'acheter.

Quand j'ai tendu l'argent au garçon, j'ai constaté qu'il ne portait pas de gants, malgré le froid de -5°.

"Pourquoi ne portez-vous pas de gants, ai-je demandé.
- Pour pouvoir tenir le crayon."

Et il a commencé à me raconter qu'il adorait Prague en hiver, que c'était la meilleure saison pour desiner la ville. Il était tellement content d'avoir vendu un dessin qu'il a décidé de faire un portrait de ma femme, gratuitement.

Tandis que j'attendais que le portrait fût prêt, je me suis rendu compte qu'il s'était passé quelque chose de très étrange : nous avions parlé presque cinq minutes, aucun de nous deux parlait la langue de l'autre. Nous nous étions compris simplement par des gestes, par des rires, des expressions du visage, et l'envie de partager quelque chose.

La simple envie de partager quelque chose nous avait fait entrer dans le monde du langage sans paroles, où tout est toujours clair, et où il n'y a pas le moindre risque d'être mal interprété.
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