Revue de presses

Sur ce fil, je mettrai les articles que je juge intéressants.

Vous pouvez évidemment en faire autant.

Fin du retour à la tradition et au terroir, arrivée en force des produits légers et du végétal. Les nouveaux produits présentés au Salon international de l'alimentation (Sial) se plient au « nutritionnellement correct ».

NUGGETS de légumes, jus de fruit au soja, pâte à tartiner biologique aux antioxydants naturels, pommes de terre micro-ondables... le végétal revient en force dans les allées du Salon international de l'alimentation (Sial). Une tendance répondant aux attentes des consommateurs qui, en 2005 comme en 2006, se concentrent autour des thèmes de la minceur et de la santé, délaissant les produits du terroir encore vedettes en 2000.


Les industriels, réunis au Parc des expositions de Paris-Nord-Villepinte du 22 au 26 octobre, ont répondu massivement à l'offensive mondiale contre l'obésité. Les programmes nutritionnels lancés par les pouvoirs publics en Europe ou en Amérique du Nord s'installent progressivement dans les esprits. Les groupes agroalimentaires en tiennent compte et font d'une éventuelle contrainte un argument marketing. Près de 13 % des nouveaux produits alimentaires lancés en 2005 étaient « light » (allégés en graisse ou en sucre) contre 11 % l'année précédente.


« Nous sommes rentrés dans l'ère du nutritionnellement correct », avertit Xavier Terlet, analyste des modes alimentaires au cabinet XTC. En Amérique du Nord, la tendance santé a pris le pas sur tout le reste. Elle concerne 32 % des nouveaux produits. Le côté pratique d'un produit n'est en revanche plus considéré comme un critère de différence dans le marketing des innovations. « Ce n'est plus un avantage : c'est une évidence. Aujourd'hui, on ne comprendrait pas qu'un pack de six bouteilles d'eau n'ait pas sa poignée », poursuit Xavier Terlet. En Europe, les notions de plaisir sont encore largement mises en avant par les équipes marketing dans 43 % des cas, mais le critère santé, en troisième position, est celui qui progresse le plus vite. « Plus généralement, trois nouveaux produits sur quatre dans le monde parlent de santé soit en thème principal, soit secondaire », résume Béatrice de Reynal, nutritionniste à l'agence NutriMarketing.


Des horaires de repas bousculés


De plus en plus, les produits doivent aussi permettre de concilier un apport nutritif équilibré avec les nouveaux modes de vie des consommateurs. Irrégularité des horaires, augmentation des plateaux-repas, utilisation de plus en plus fréquente de produits déjà transformés, diminution des temps de cuisine finissent par remettre en question les deux triptyques fondamentaux de l'alimentation : l'entrée-plat-dessert et le petit-déjeuner-déjeuner-dîner. « Les modifications des prises alimentaires se situent surtout au niveau de la régularité des horaires », souligne une étude du Crédoc (1). Les horaires de dîner, par exemple, s'étalent aujourd'hui de 18 h 45 à 21 h 45. Des éléments qu'Édouard Malbois, fondateur de l'agence Enivrance, « créateur de solutions alimentaires pour l'industrie », a bien intégrés. « Nous avons développé des solutions de substituts de repas », explique-t-il. Depuis son laboratoire de saveurs, Édouard Malbois cherche à redonner ses lettres de noblesse au grignotage. « On peut manger vite et bien », assure-t-il en présentant sa dernière invention, The Tube, une gamme de quatre mini-sandwichs présentés dans un cylindre vertical transparent qui offre tous les composants d'un vrai repas. Il a aussi vendu Tiny'To, une purée portable, présentée dans des petits pots à glace, au groupe McCain. « Nous mangeons comme au XIXe siècle alors que nos styles de vie ont radicalement évolué. Aujourd'hui, l'industrie en a pris conscience et essaye de rattraper ce retard », souligne ce designer de l'alimentaire. L'innovation, toutefois, reste sage. Après les crises alimentaires de ces dernières années (listéria, vache folle, grippe aviaire), les nouveautés doivent être rassurantes pour séduire les acheteurs.


(1) Étude d'anticipation sur les comportements alimentaires des Français, Cahier de recherche n° 22, décembre 2005.

Quelques heures avant son exécution, Johnson, qui se disait innocent du meurtre, s'est ouvert les veines.
Par Philippe GRANGEREAU
QUOTIDIEN : Samedi 21 octobre 2006 - 06:00
Washington de notre correspondant

Michael Johnson aurait été le 22e condamné à mort exécuté cette année au Texas. Mais vendredi, quelques heures avant son exécution par injection, prévue à 6 h du matin dans la prison de Huntsville, il s'est taillé la veine jugulaire et une artère du bras avec un morceau de métal attaché à un morceau de bois, apparemment un bâton de crème glacée. Se servant de son sang, il a inscrit sur les murs de sa cellule «I didn't do it» («Je ne l'ai pas fait»).

Johnson n'était pas sous surveillance constante : les gardiens de la prison de Livingston, où il était détenu, avaient simplement pour consigne de jeter un oeil par le judas tous les quarts d'heure. Il s'agit du septième suicide de condamné à mort dans les prisons du Texas, où 390 détenus attendent la mort. Les tentatives avortées sont plus nombreuses encore. En 1999, un prisonnier avait tenté de se donner la mort aux barbituriques. Il avait été hospitalisé, puis exécuté une fois rétabli.

Johnson, 29 ans, a écopé de la peine capitale pour le meurtre d'un pompiste, en 1995, alors qu'il avait 18 ans. En virée dans une Cadillac volée avec un complice, David Vest, 17 ans, ils s'étaient arrêtés pour faire le plein dans l'intention de prendre la fuite sans payer. Le pompiste a été tué d'une balle en pleine tête. Arrêtés deux jours plus tard, les deux suspects furent inculpés de meurtre. Vest avoua sous serment avoir tiré avec l'arme qui se trouvait dans le véhicule. Par la suite, il témoigna contre son ami, en échange de quoi il ne fut inculpé que de «vol aggravé» et condamné légèrement. En mai 1996, Johnson fut condamné à mort, curieusement par le même juge qui avait initialement recueilli les aveux de son complice, David Vest, qui est aujourd'hui libre.

Les travers de la justice américaine sont souvent dénoncés par l'Association américaine pour les libertés civiques (Aclu), qui fait campagne pour un moratoire sur les exécutions. Selon l'Aclu, en l'espace de trente ans, 122 personnes condamnées à mort ont été relâchées après avoir été innocentées. Plus de la moitié d'entre eux ont été blanchis au cours des dix dernières années, dont huit au Texas. Dans le même temps, les statistiques du meurtre ont baissé à l'échelle nationale. Selon le FBI, en 1995-2005, leur nombre est passé de 21 610 par an à 16 692.

Les tests ADN ont permis d'établir l'innocence dans 14 des 122 cas de condamnés blanchis, selon l'Aclu, qui met en avant une étude de milliers de dossiers d'exécutés, entre 1973 et 1995, réalisée par l'université de Columbia. Il en ressort qu' «un sur vingt a été après coup déclaré non coupable», et que «82 % des condamnés à mort ne méritaient pas la peine de mort».